Guerre en Ukraine : dans le Donbass, les civils continuent de fuir face à de nouvelles menaces russes

A bord d’un bus d’évacuation de civils, à Kramatorsk (Ukraine), le 10 avril 2022. A bord d’un bus d’évacuation de civils, à Kramatorsk (Ukraine), le 10 avril 2022.

Alors qu’une large offensive russe est redoutée dans les prochains jours dans le Donbass, en partie contrôlé depuis 2014 par des séparatistes prorusses, les bombardements se sont poursuivis durant le week-end dans cette région de l’est de l’Ukraine. Dimanche 10 avril, une frappe a détruit l’aéroport de Dnipro et des infrastructures ont été touchées, tandis que, plus au nord, les bombardements ont fait au moins deux morts à Kharkiv. Des missiles ont aussi été tirés sur Mykolaïv, à une centaine de kilomètres au nord-est d’Odessa, port stratégique sur la mer Noire. Après l’attaque contre la gare de Kramatorsk, dans le Donbass, qui avait fait 52 morts, vendredi, les évacuations de civils ont repris. Ces dernières quarante-huit heures, quelque 4 500 personnes ont pu quitter les zones menacées par les combats.

Dans la région de Kiev, occupée dans les premières semaines du conflit par les forces russes, ce sont plus de 1 200 corps qui ont été découverts à ce jour, a annoncé, dimanche, la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, sur la chaîne britannique Sky News. Elle a également fait état de 5 600 enquêtes ouvertes pour crimes de guerre présumés depuis le début de l’invasion russe, le 24 février.

Initiative diplomatique inédite

Dans ce contexte, une initiative diplomatique inédite a été annoncée, dimanche. Pour la première fois depuis le début de la guerre, un dirigeant européen devait rencontrer le président russe, Vladimir Poutine, à Moscou, lundi dans l’après-midi, pour évoquer « un cessez-le-feu ». Lors de cette entrevue, le chancelier autrichien, Karl Nehammer, dont le pays est membre de l’Union européenne mais pas de l’OTAN, devrait insister sur la nécessité d’assurer des corridors humanitaires pour l’évacuation des civils et de mener des « enquêtes complètes sur les crimes de guerre ». Le dirigeant autrichien s’était rendu à Kiev en fin de semaine, où il avait rencontré le président ukrainien en signe de « solidarité ».

Face à la poursuite de la guerre et à l’imminence d’une nouvelle phase militaire côté russe, les soutiens de l’Ukraine ont évoqué des livraisons d’armes supplémentaires. En visite surprise à Kiev, samedi, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a promis l’envoi de 120 véhicules blindés et de missiles antinavires. Quelques jours auparavant, la Grande-Bretagne s’était déjà engagée à dégager 119 millions d’euros d’aide militaire et à livrer 800 missiles antichars, des drones et des armes antiaériennes.

L’Union européenne (UE) est prête, quant à elle, à débloquer 500 millions d’euros supplémentaires pour financer du matériel destiné à l’armée ukrainienne. Samedi, une collecte internationale de fonds organisée à Varsovie par l’UE, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, et l’organisation internationale Global Citizen a permis de réunir 10,1 milliards d’euros, dont 4 milliards promis par la Banque européenne d’investissement, pour aider l’Ukraine et les pays limitrophes accueillant des centaines de milliers de réfugiés.

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