Face à une situation « tendue » dans l’est de l’Ukraine, les civils sont appelés à évacuer
Pavlo Kyrylenko, gouverneur de l’administration militaire régionale de Donetsk, a appelé la population civile de toute la partie du Donbass sous contrôle ukrainien à évacuer sans délai ; l’armée ukrainienne se tient prête à y affronter les forces russes. « Nous tenons fermement tout le territoire, (…) mais partout la situation est tendue », a reconnu M. Kyrylenko, qui s’exprimait au cours d’un point de presse dans la ville de Kramatorsk.
« La situation la plus difficile concerne Izioum [localité récemment conquise par les troupes russes, à la limite de la région voisine de Kharkiv] où nous nous attendons à une aggravation de la situation », a poursuivi le gouverneur. « L’ennemi bombarde partout (…). De nombreuses localités le long de la ligne de démarcation ont été détruites par les bombardements », a-t-il précisé.
Après que la Russie a annoncé vouloir « concentrer ses efforts sur la libération du Donbass », le gouvernement ukrainien dit s’attendre à une aggravation de la situation tandis que les forces russes tentent de prendre en tenaille l’armée ukrainienne, déployée depuis 2014 sur une ligne de front longeant Donetsk au sud et Louhansk à l’est – les capitales des deux républiques séparatistes autoproclamées du même nom – et qui va désormais jusqu’à Izioum, plus au nord-ouest.
Capitale régionale de fait, depuis octobre 2014, du territoire encore sous contrôle de Kiev dans cette partie du pays, Kramatorsk est située au centre de ce chaudron et se retrouverait alors encerclée. « Je l’ai déjà dit et je me répète : la population civile doit quitter les lieux, nous donnerons les détails logistiques de ces évacuations, c’est un processus progressif et pas un ordre du jour au lendemain (…). Mais la situation va devenir plus dure, c’est clair », a souligné le gouverneur.

Il a refusé de donner des détails sur les évacuations en cours, précisant simplement que jusqu’à dimanche « 146 000 personnes avaient déjà quitté la région ». Il en reste près de 700 000 dans toute la zone sous contrôle ukrainien, a-t-il ajouté. « Si l’ennemi respectait les lois de la guerre, la rhétorique serait différente. Nous voulons désormais que le moins de civils possible restent ici, jusqu’à ce que la situation se stabilise », a encore expliqué le gouverneur.
« Nous ne céderons pas un pouce de notre territoire sans combattre. Nos forces sont prêtes à affronter l’ennemi et à le tuer. (…) Mais encore une fois, il est beaucoup plus aisé de combattre quand les civils ont évacué les villes », a-t-il conclu, appelant la population encore sur place à être attentive aux messages et aux directives des autorités, aux sirènes d’alarme, et à faire des provisions.