

« Les photos de civils assassinés par des soldats russes à Irpin et Boutcha rappellent les meurtres de masse des régimes soviétiques et nazis. » Les mots de la première ministre estonienne, Kaja Kallas, dimanche 3 avril, donnent une idée de l’ampleur des réactions suscitées par la découverte des corps de civils exécutés, gisant dans les rues des villes des environs de Kiev dont venaient de se retirer les forces déployées par Vladimir Poutine. Ces actes sont « clairement des crimes de guerre », a dit la dirigeante de cet Etat balte, tout en appelant à de nouvelles sanctions européennes et à des livraisons d’armes supplémentaires à l’Ukraine.
L’indignation provoquée par ces atrocités est largement partagée. « Les images qui nous parviennent de Boutcha sont insoutenables, a tweeté Emmanuel Macron. Les autorités russes devront répondre de ces crimes. » Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a dénoncé des « images terribles et horribles » et réclamé que les organisations internationales aient accès à la région pour « documenter ces atrocités ». Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est dit « profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha », et le bureau des droits de l’homme des Nations unis a évoqué de « possibles crimes de guerre ». Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a parlé d’un « coup de poing à l’estomac ».
La Russie, elle, a démenti toute responsabilité et affirmé que les images de cadavres étaient « une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux ». Moscou demande même une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies pour statuer sur les « provocations haineuses » commises selon elle par « des radicaux ukrainiens » à Boutcha.
« Plus d’aides » à l’Ukraine
Ces actes vont-ils encourager les Occidentaux à renforcer leur engagement en soutien de l’Ukraine contre la Russie ? Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui dénonce le « génocide » perpétré par son agresseur dans son pays, a une nouvelle fois plaidé en ce sens pendant le week-end. Son ministre des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a quant à lui exigé dans un tweet de « nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT ».
Sans attendre, Olaf Scholz a clairement laissé entendre que des sanctions supplémentaires allaient être prises : « Nous déciderons de nouvelles mesures entre alliés dans les prochains jours, a-t-il assuré lors d’une courte déclaration à la chancellerie. Le président Poutine et ses soutiens en subiront les conséquences », a-t-il ajouté. « Plus de sanctions et d’aides de l’UE sont en chemin », a tweeté le président du Conseil européen, Charles Michel.
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