L’invasion russe en Ukraine désoriente le trafic aérien

Pour appuyer son offensive armée en Ukraine, l’armée russe a aussi mis en place, dès le début de l’invasion, le 24 février, un brouillage des signaux GPS. L’objectif serait de se protéger d’éventuels tirs de missiles des troupes ukrainiennes mais aussi de désorganiser les communications de l’adversaire. Toutefois, ce dispositif a, pour effet collatéral, de perturber la navigation des avions qui passent à proximité de la zone de conflit.

C’est la raison pour laquelle, l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA), a émis, le 17 mars, un bulletin d’information de sécurité qui informe les compagnies aériennes des risques encourus par leurs avions qui volent non loin des frontières de l’Ukraine. L’agence a pointé quatre zones où intervient le brouillage du signal GPS : la première englobe la région de Kaliningrad, la mer Baltique et les Etats qui la bordent ; la deuxième concerne l’Est de la Finlande ; la troisième cible la mer Noire ; et la quatrième regroupe l’est de la Méditerranée, Chypre, la Turquie, le Liban, la Syrie, Israël ainsi que l’Irak.

Pour les pilotes, ce brouillage n’est pas une nouveauté ni, semble-t-il, une véritable source d’inquiétude. « Cela ne peut pas provoquer le crash d’un avion », relativise ainsi Véronique Damon, copilote d’Air France sur long-courrier Boeing 777. A défaut de GPS, les pilotes se reportent sans problème sur la centrale inertielle. Un système très éprouvé et utilisé couramment encore il y a une quarantaine d’années avant l’entrée en service de la navigation par satellite. « Jusque dans les années 1980, les avions ne fonctionnaient qu’avec cela », explique la navigante long-courrier d’Air France. Selon elle, l’avantage avec la centrale inertielle c’est que l’on « ne peut pas la brouiller mais qu’elle est moins précise après quelques heures d’utilisation ». En effet, si « la précision du GPS est de l’ordre de quelques dizaines de mètres », indique la navigante, celle de « la centrale inertielle est de quelques centaines de mètres ».

« Différentes recommandations »

Pour faire face à ce brouillage, Air France n’a pas indiqué à ses pilotes « des procédures particulières », signale Mme Damon. Toutefois, la compagnie a publié « différentes recommandations », précise Philippe Lacroute, porte-parole des opérations aériennes de la compagnie aérienne. Notamment à l’approche de l’atterrissage, dans des régions autour de l’Ukraine, les pilotes d’Air France ne doivent pas utiliser de GPS. Elle leurs conseille une approche aux instruments, c’est-à-dire un radioguidage, voire même un atterrissage à vue comme le font régulièrement les pilotes.

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